Dimanche 30 mai 2010 à 14:39
Je venais de recevoir ce résultat. Qui résolument, ne m'allait pas. Je lui avais lancé un bonjour dénudé de sympathie. Juste par politesse. Je mangeais ce yaourt avec dégoût. "Qu'est ce qui ne va pas?" Ses petits yeux m'ont scrutés. Avec une curiosité malsaine. Je n'avais pas envie de parler. De toute façon, je ne pouvais pas. Le yaourt descendais dans ma gorge avec douleur. Comme si une armée d'aiguilles m'avait envahi l'oesophage. Je l'ai jeté. Ce foutu yaourt. A moitié plein. Si elle l'a vu, je suis sûre qu'elle a pesté contre moi. De toute son âme. Je suis montée en courant dans ma chambre. Enfin dans la pièce qui m'est attribuée. Il me suivait, répétant inlassablement "Qu'est ce qui ne va pas?" Je l'ai prié de redescendre. Une fois. Deux fois. Mille fois. Et mes larmes coulaient. Contre mon gré. Elles dévalaient mon corps tout entier. Se mélangeant au carrelage poussiéreux. J'ai eu envie de prendre le poudre d'escampette. De prendre l'air. De prendre une cigarette. J'ai bredouillé que je ne savais pas trop. Mais. Enfin voilà. Une chose était sûre, je n'étais pas la même ici. "Je veux que tu sois heureuse". La discussion a duré deux bonnes heures. J'avais les yeux bouffis, rougis par les pleurs. Le cerveau engourdi. La gorge sèche et douloureuse. Les mains torturées. Les jambes tremblantes. "Je ne vois qu'une solution". Je n'ai plus osé respirer. "Mais je veux que tu sois là pour ton anniversaire".
J'ai besoin de béquilles solides. Je vous jure.
"Dans ce cas-là, ne viens plus."