tralala
une histoire de plus
Samedi 13 février 2010 à 17:20
Un échec en amène un autre. Comme une suite forcée. Et si je m'interpose?
Par terre. Enveloppée dans la couette. Dans un café. Sur le trottoir. En cours parfois. Je pleure partout. Nulle part.
Le Palace m'a rendue lasse. Je ne suivais plus qu'un écho. Dans ma tête les images passaient, repassaient de plus en plus vite et me faisaient de plus en plus mal. Elles dansent, elles jouent. Et mes yeux cherchent un regard rassurant. Je voulais tout jeter par terre, me lever, courir à travers tous ces gens, les insulter, et dévaler les escaliers. Mais je n'ai pas bougé. Je suis sagement restée sur ma chaise à me mordre les doigts pour ne pas que l'eye-liner ne coule. Puis je n'ai rien dit. Comme à mon habitude. Je les ai laissé décider. J'ai conduit mécaniquement. Derrière le pare-brise, tu pouvais voir mes yeux vides, ma bouche serrée et mon corps tremblant. Tu pouvais.
Ou tu ne pouvais pas.
Mauvaise passade dit-on.
Et maman me demande si ça va. Pas facile de masquer sa voix secouée de sanglots au téléphone.
Et puis j'ai soufflé. Si fort que les souvenirs poussièreux se sont envolés, si fort que la douleur brûlante s'est éteinte, si fort que le vilain bobo a guéri.
J'ai marché aussi. Je les ai laissé se réconcilier sous la couette. J'ai marché au bord des routes et dans les ruelles noires, touchant le risque du bout des doigts, du bout des larmes.
Je me suis calmée. J'ai réprimé mes sanglots. J'ai levé la tête et souris.
Et parmi tous ces messages, le sien m'attire, me touche. "Je suis nulle en anglais mais je peux te dire I love you. Je suis nulle en maths mais je sais combien tu comptes pour moi. Je suis nulle en géo mais je peux te dire que tu habites dans mon coeur." Parce qu'elle me devine et me sait.
Et puis parce qu'il y a elle aussi. Elle qui est mon double, mon trouble. Un peu différentes, un peu pareilles. "J'ai toujours rêvé avoir une grande soeur" lui ai-je dit les yeux pétillants. "J'ai toujours rêvé avoir une petite soeur" m'a -t-elle répondu. Et je cours derrière ce train. Craintive.
Parce qu'il y en a qui partent sans qu'on s'en rende compte.