tralala

une histoire de plus

Dimanche 23 mars 2014 à 16:32

Putain qu'est ce que j'ai du mal à piger ce qu'il se passe dans la tête des hommes. D'un en particulier. Mais en fait de pleins d'autres.
Oui, je ne digère pas qu'il m'ait quitté alors j'en veux à TOUS les hommes de la terre, ouioui.

C'est mon passage obligé de regards noirs selon qui je croise
de déhanché sulfureux quand je passe à côté d'un couple, à l'attention du mâle, je sais c'est mal
de déballage d'insultes envers EUX lors d'un évènement auquel les malheureux n'ont rien à voir
(quand je fais tomber un truc par exemple).
 
J'ai besoin de défouler ma haine. Tout ce que je n'ai pas pu dire parce que la situation me bloquait et qu'ils avaient le total contrôle. Et que je ne pouvais absolument rien faire à part trouver un petit ton ironique, essayer de relativiser ou tenter de rester en vie.

Je parle de TOI, connard en chien qui m'a suivi dans la nuit. Je parle de TOI, inconnu frustré qui a bloqué la porte de mon immeuble. Je parle de TOI, mystérieux manipulateur qui me regardait dormir. Je parle de TOI, mauviette schizophrène qui m'a bien baladé. Vous n'êtes pas les seuls. J'ai peut être mal réagi aussi.
Mais quand tu fais tout pour cacher la moindre parcelle de ton corps en continuant à porter ce que tu aimes, quand tu fais tout pour comprendre l'autre mais qu'il ne parle décidément pas, quand tu es naturelle et qu'on te le reproche. Il y a un moment où je ne suis pas maso et j'arrête de prendre.
Je fuis, j'abandonne.

Je dois avoir mes torts mais putain qu'est ce je tourne en rond.
Je prends des pincettes, je réfléchis et m'approche doucement parfois et ça ne marche pas. J'y vais cash et parfois naïvement, je ne réfléchis pas et ça ne marche pas. Je mesure mes propos, mes gestes, mes sentiments (attention, j'en arrive presque à maîtriser mes sentiments, ça devient très grave) et ça ne marche pas.

Bref, il y a plus grave. Mais j'avais envie d'écrire la putain de haine qui mijote au fin fond de mon ventre. 

Mais il y a bien plus grave. C'est insupportable même tellement c'est grave. Une putain de haine qui dépasse tout le reste, qui se loge dans la moindre partie de mon corps.
50 ans. Elle en fait 20 de plus. La morphine comme seul remède. Je n'arrive pas à écrire plus.

C'est vraiment très dur. 

Mercredi 19 mars 2014 à 18:13

 Et que l'issue est mortelle.

http://tralala.cowblog.fr/images/IMG2013073100097.jpg
 
Cascades d'Ouzoud-Maroc 

Des moments de survie atroces. Un lit d'hôpital. Un corps flétri, pourri par la maladie. Les yeux vides. Incolores. Le teint éteint. Les jambes lourdes. Un corps souffrant, criant, hurlant. A quoi peut-elle penser? A qui peut-elle penser? Et l'heure tourne. Tic, tac. La douleur est insupportable. Le moindre geste est une épreuve. La voix enrouée. Epuisée.
Des esprits sournois me frôlent la tête. M'embrouillent. Je tourbillonne avec eux. Et puis je bouillonne. Je brouillonne. Des paroles. Des sourires. Dans ce cas là, que peut-on faire?


De faire de ces minutes d'angoisse, des milliers de secondes pétillantes.
De faire de cette course effrénée malheureuse, un délicieux moment de croisière.
De faire la fête.
Et de dire
des poèmes.


Qu'elle reste si belle et si puissante dans nos âmes. Qu'elle parte avec nos sourires plein de larmes.
 

Jeudi 27 février 2014 à 20:24

Souvent je me demande ce qui me prend. Ce que je suis. Ce que je ne fais pas.

J'ai passé la journée à me perdre sur le Net, en me répétant "je me déteste". Et PAF je clique sur cette vidéo de danse punjabi bhangra terrible. En me disant "je devrais pas". La musique m'emporte, je me mets à danser entre mes dossiers de future bricoleuse sociale, me prenant les pieds dans ma table basse (cet objet sert uniquement à te faire viander non?), évitant de justesse le matelas par terre.
C'est vraiment le bordel chez moi. Mais les gens ne me croient pas quand je dis ça. J'ai toujours eu tendance à tout ranger, tout nettoyer.
Moi, le repassage ça m'apaise.
Il faut de tout pour faire un monde hein!
Je suis un peu vide. Mais tellement pleine à la fois. En fait, je devrais tourner la phrase autrement : je suis tellement pleine que ça me vide. Et je me tue le cerveau avec des visites sans queue ni tête sur le Net. Je me dis que j'y suis. Mais il manque une pièce.
Cette année j'ai rencontré une merveilleuse bricoleuse. Elle me dit que les bottes sont juste devant mes pieds, il faut que je les enfile et que je sois à l'aise dedans. Vu comme ça, c'est simple. Mais j'ai besoin de tout compliquer, de "me créer des problèmes" me disait-on. Ah! Mais c'est complètement fou!
Tout comme cet article. Ceci est une photographie de mon cerveau à cet instant précis. Un chouïa trop mou. 
Et puis j'ai eu envie de me faire un gâteau. Et puis j'ai eu envie de me faire un masque. Et puis j'ai eu envie d'une clope. "Je ne devrais pas!". Que de choses futiles. C'est quand même fou le temps que je mets à ne rien faire par rapport au peu de temps qu'il me reste pour conclure, penser, vivre.

Et puis merde, est-il en train de me fuir? Sa voix est éteinte. Je voudrais prendre la voiture, en pyj' oui madame, filer sur l'autoroute, traverser la nuit, arriver chez lui et me fourrer dans son cou. Mais je n'ai même pas son adresse.


Jeudi 20 février 2014 à 21:06

Tous les jours depuis des mois, je me rends dans un petit monde à part, dans la ville et en-dehors, entre fantasme et réalité.
Ce lieu est un peu caché. Je te plante le décor : tu dois marcher un peu, esquiver voitures, vélos, mamies-caniche et maman-poussette-pressée. Tu passes près de la boulangerie dont les odeurs te mettent de bonne humeur. Tu passes devant le bar-pmu toujours plein (le "bar des amis", je fais un peu de pub en passant, qui semble bien porter son nom). Tu passes un portail, tu longes une maison et tu tombes sur une impasse.
L'endroit est là.
Maisonnette, courette, alouette. 

Les premiers jours, je n'ai pas trop pris le temps de réfléchir, j'ai fait connaissance, j'ai fait des sorties, j'ai fait des repas, j'ai fait des entretiens, j'ai fait. Enfin j'ai suivi le flot. 
Mais je me pose enfin (alors que j'ai un mémoire de 50 pages à pondre...).
J'ai envie de vous dire.
Vous dire les gens formidables que je rencontre.
Les petits, les grands, les moches, les beaux, les vieux, les maigres....
Tous. 
Je rencontre des enfants. Des enfants fantastiques. Certains me stoppent net, certains me font rire, certains me mettent en colère, certains me font frissonner.

Des enfants qui, quand tu dis "il faut goûter l'eau avant" pour éviter de te brûler, approchent la bouche et la goûtent vraiment. 

http://tralala.cowblog.fr/images/crayonsdecouleurs.jpg
Je pense à M. qui chante sans cesse, se raconte des histoires fabuleuses ou dramatiques que seule elle-même peut comprendre. Elle est passionnée, elle est entière. Elle est simplement différente de la petite fille que tu peux croiser à la sortie de l'école, au cinéma ou en faisant les boutiques. Parce que tout ça, elle ne peut pas. Enfin, elle pourrait mais c'est dur tu sais. Quand elle ne dit pas un mot, quand elle hurle, quand elle pleure et que tu ne sais pas pourquoi, quand elle court si vite, quand elle se cache n'importe où pourvu qu'on la laisse tranquille, quand elle casse les verres, quand elle arrache, quand elle pousse, quand tu ne sais pas si elle te voie, quand tu ne sais pas si elle t'écoute... Mais. Il faut parfois regarder les gens autrement, pas par leur différence. Mais par ce qu'ils sont vraiment. Par qui ils sont vraiment. Et cette petite, elle m'a bien fait marrer. Elle est réputée pour ses dessins.
Tu sais qu'elle a posé son blaz' sur un des meubles?! En scred'. Avec un ou deux smiley.

Je pense à H. qui m'a pris la main après lui avoir raconté l'histoire de Peter Pan en lui remettant ses chaussures. H. qui en impose : par sa carrure, par sa voix, par ses gestes, par ses extraordinaires ressources nasales dirons-nous. Mais H. qui est un petit garçon perdu, en attente d'un autre endroit plus adapté. H. qui attend, attend, "Attends!" comme il le dit si bien. H. qui en a marre d'attendre et qui le fait savoir.

Je pense à K. qui était venu me toucher tendrement la main le premier jour où je suis arrivée. J'étais un peu paumée, assise sur ma chaise, abasourdie par toutes ces nouvelles têtes, par toutes ces nouvelles informations. K. qui est sensible aux émotions des autres, qui a de l'humour, qui a de la force, qui voudrait voir les chats mais en a peur, elle n'est jamais loin, elle est au courant de ce qu'il se passe, à l'affût. La reporter sans frontière de l'équipe! Et tu sais la joie qu'elle apporte quand elle essaie de répéter le mot CHAU-SSURE, elle qui préfère communiquer autrement que par la parole. Mais quand elle tente, tu vois ses yeux qui pétillent, tu vois son sourire, tu la sens fière, tu voudrais applaudir son courage et ses efforts.
Je lui parlerais de BON-HEUR, peut-être qu'elle essayera.

Je pense à tous les autres. Je pense à leurs chagrins, à leurs bêtises, à leurs rires, à leurs tentatives, à leurs exploits, à leurs épreuves, à leur mutisme, à leurs cris, à leurs danses, à leurs douleurs.
Je pense à leurs parents. A leurs forces. A leurs désirs. A leurs désillusion. Je pense à leurs vies. Si différentes. Leurs vies de combattant souvent, de déserteur parfois. Je voudrais leur dire que j'entends leurs envies, leurs peurs. Mais je suis tellement loin de leur quotidien. Je voudrais que leur situation soit celle de tous les citoyens. Ils sont arrivés là par hasard. Ou pas. Peu importe. Je voudrais qu'ils aient une place. Comme toi.
Que ce petit monde soit un petit peu plus grand. 
 
 
 
 

Mardi 11 février 2014 à 0:33

Ca se tisse et se détisse. Je voudrais être libérée.

Imagine un été des années 90. Imagine un bled paumé en Alsace. Imagine une grande maison, un vaste jardin. Tellement grand qu'on se croirait dans la forêt. Imagine des vacances en famille. Imagine deux cousines courant à travers la forêt, rigolant comme des bécasses. Imagine un soleil de plomb. Imagine les glaces qu'elles s'imaginent dans leur tête. Dis toi qu'elles pensent visiblement à des glaces différentes. Imagine la course effrénée autour des arbres. Imagine la chute lorsque l'une des deux attrape l'autre. Imagine leurs rires se retrouvant l'une sur l'autre dans l'herbe sèche. Imagine leur différence d'âge. Imagine la plus âgée s'arrêter de rire, de jouer, de penser. Imagine la plus jeune dos contre terre. Sa colonne vertébrale en phase avec le sol. Imagine-les, allongées toutes les deux, à se regarder. Imagine la plus grande s'asseoir sur le bas-ventre de la plus petite. Bloquée. Imagine la plus grande relever doucement le t-shirt de l'autre. Imagine l'incompréhension dans les yeux de l'autre. Imagine ses mains pousser doucement les bras de la plus grande. Imagine la différence de force. Imagine la plus grande enlever son propre t-shirt. Imagine-la passer sa main sur sa poitrine formée. Imagine-la passer sa main sur le buste encore lisse de la plus petite. Imagine-la se caresser en même temps. Imagine les yeux de la plus petite. Le tourbillon dans ses pensées. Imagine la plus grande retirer deux de ses bracelets et les poser autour des prémices de féminité de la plus petite. Imagine la plus grande s'allonger alors entièrement sur la plus petite, s'amusant à maintenir les bracelets. Imagine les mots tus. Imagine la plus petite détourner le regard. Imagine le regard qu'elle rencontre alors. Au loin, l'adulte. Au loin, la stupéfaction. Au loin, la réprimande. Imagine la peur dans les yeux de la plus petite. Imagine le sourire satisfait de la plus grande. Imagine le temps qui s'arrête. Imagine le sang de la plus petite lui monter aux joues. Imagine-la pousser la plus grande. Imagine-la enfiler son t-shirt à la hâte. Imagine-la repartir en courant. Imagine son cerveau appuyer sur 'delete'.
Imagine que sur la touche delete, il y a aussi memory & silence.

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